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«Limonov n'est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l'underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d'un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l'immense bordel de l'après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d'un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement. C'est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d'aventures. C'est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.» Emmanuel Carrère.
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«Lorsque Gregor Samsa s'éveilla un matin au sortir de rêves agités, il se retrouva dans son lit changé en un énorme cancrelat. [...] Que m'est-il arrivé ? pensa-t-il. Ce n'était pas un rêve. [...] Et si je continuais un peu à dormir et oubliais toutes ces bêtises, pensa-t-il, mais cela était tout à fait irréalisable, car il avait coutume de dormir sur le côté droit et il lui était impossible, dans son état actuel, de se mettre dans cette position. Il avait beau se jeter de toutes ses forces sur le côté droit, il rebondissait sans cesse sur le dos.»
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Le chagrin conduit le coeur vers la littérature et la philosophie dans l'espoir d'y trouver une consolation, comme un enfant se réfugie dans les bras de sa mère. Mais les mots des autres ne consolent pas. Regarder la mort en face, n'est-ce pas constater notre condition d'êtres résolument inconsolables ? Qu'est-ce que ça change, vraiment, de perdre son père ? Sans croyance en un au-delà, que signifie l'ultime disparition de ce qui est ? Rien ne change, et pourtant le monde n'est plus le même. Il faut s'habituer à vivre dans un monde sans lui. La vie continue, les matins se succèdent, les enfants grandissent, un nouveau chat rejoint la maison, et après la grande tristesse c'est la peur de l'oubli qui survient. Et si tout redevenait comme avant ? La vie, même dans l'impossible face-à-face avec la mort, se trouve dans cette alternative : quand le temps s'étire, on s'ennuie ; quand le temps s'arrête, on gémit. Le drame n'est-il qu'une suspension provisoire de nos soucis ? Mais alors, nous autres, êtres inconsolables, avons-nous la possibilité de jouir de l'existence en connaissance de cause ? A. V. R.
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Avec Camille, son époux, Thérèse mène une vie rythmée par les parties de dominos aux côtés de petit-bourgeois satisfaits. Assoiffée de vie, elle est astreinte à la charge de garde-malade d'un mari souffreteux. Laurent, l'amant qu'elle choisit pour meubler son quotidien, ne suffit pourtant pas à satisfaire la fougueuse Thérèse. Entravée par les corps débiles et les esprits boiteux qui l'entourent, cette grande vivante réalise que pour survivre elle devra tuer. Dès lors, elle décide avec Laurent l'assassinat de son mari. La vie de Camille était une longue agonie : sa mort la prolonge. À rebours d'une existence insignifiante, le spectre du mari envahit l'esprit des deux amants, et son cadavre s'immisce jusque dans leurs ébats. À la croisée d'un roman policier et d'une histoire de fantômes, Zola dresse le portrait glaçant d'un monstrueux ménage à trois.
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Dans Folioplus classiques, le texte intégral, enrichi d'une lecture d'image, écho pictural de l'oeuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points : - Mouvement littéraire : Entre romantisme et réalisme - Genre et registre : Un roman total - L'écrivain à sa table de travail : Un roman écrit au galop - Groupement de textes : Roman et Histoire - Chronologie : Stendhal et son temps - Fiche : Des pistes pour rendre compte de sa lecture Recommandé pour les classes de lycée.
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Texte extrait de Critique d'art suivi de Critique musicale (Folio essais)
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Jeu et réalité ; l'espace potentiel
Donald Woods Winnicott
- Folio
- Folio Essais
- 16 Janvier 2002
- 9782070419845
Ce livre, le dernier qu'ait écrit Winnicott, prend pour point de départ l'article, devenu classique, que l'auteur a consacré aux «objets transitionnels». Il a pour fil conducteur une conception du jeu, par quoi il faut entendre une capacité de créer un espace intermédiaire entre le dehors et le dedans, capacité qui ne s'accomplit pas dans les jeux réglés, agencés comme des fantasmes ou des rituels, mais qui se situe à l'origine de l'expérience culturelle. Il énonce enfin une théorie des lieux psychiques - une nouvelle topique - dont nous commençons à apercevoir l'originalité, par rapport aussi bien à Freud qu'à Mélanie Klein. La consultation thérapeutique et l'enfant montrait sur le vif comment opérait Winnicott, dans l'actualité de la relation. Nous découvrons, avec ce livre-ci, comment une théorie psychanalytique - cet objet transitionnel dont nous ne saurions nous passer - s'invente, se cherche et se trouve. Ce n'est pas seulement notre intelligence du discours mais notre perception du réel, de nous-même et de l'autre, qui se voient alors renouvelées.
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« Le jour où je me suis emparé de la langue française, j'ai perdu le japonais pour toujours dans sa pureté originelle. Ma langue d'origine a perdu son statut de langue d'origine. J'ai appris à parler comme un étranger dans ma propre langue. Mon errance entre les deux langues a commencé. Je ne suis donc ni japonais ni français. Je ne cesse finalement de me rendre étranger à moi-même dans les deux langues, en allant et en revenant de l'une à l'autre, pour me sentir toujours décalé, hors de place. Mais, justement, c'est de ce lieu écarté que j'accède à la parole ; c'est de ce lieu ou plutôt de ce non-lieu que j'exprime tout mon amour du français, tout mon attachement au japonais. Je suis étranger ici et là et je le demeure. » A. M.
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Choses qui rendent heureux et autres notes de chevet
Sei Shonagon
- Folio
- Folio Sagesses
- 7 Octobre 2021
- 9782072924903
Haruha akebono : «Au printemps, l'aurore.» Tous les Japonais connaissent par coeur l'ouverture du Makura no sôshi (les Notes de chevet), fleuron de la littérature ancienne dû à une dame de cour de l'an mille. Ses premières phrases évoquent un paysage en mouvement : cycle des saisons, parcours du soleil, traînées de nuages, vol de lucioles ou d'oies sauvages. La toile de fond de montagnes à la lumière changeante place d'emblée les fastes du palais de Heian-kyô (l'actuelle Kyôto), que le lecteur s'apprête à découvrir, sous le signe de la fugacité des phénomènes et de sa conséquence immédiate, le mono no aware, «la poignante mélancolie des choses». Corinne Atlan «Choses qui rendent heureux», «Choses qui égayent le coeur», «Choses qui ont une grâce raffinée», «Choses impatientantes», «Choses qui ne font que passer»... Par listes délicates et perçantes, Sei Shônagon saisit, attentive à leur impermanence, l'essence poétique des êtres et des choses.
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Avec son légendaire talent de conteur, Michel Butor raconte l'histoire de la littérature française comme vous ne l'avez jamais lue : La Fontaine et Racine, Perrault et Chateaubriand, Proust et Céline, mais aussi la naissance du roman, l'Orient et ses fées, l'utopie, les métamorphoses de l'alexandrin ou encore les poètes de la Résistance...Au fil d'échanges vivants et malicieux, cette figure majeure du Nouveau Roman resitue chaque auteur dans son époque, explique le mouvement qu'il a incarné.Chez Butor, tout pétille. Il nous invite ici à une véritable fête de l'esprit.
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L'autre George ; à la rencontre de George Eliot
Mona Ozouf
- Folio
- Folio
- 17 Septembre 2020
- 9782072878442
Très tôt dans l'enfance, l'auteure croise la route de George Eliot sous la forme d'un livre énigmatique trouvé dans la bibliothèque de son père. Le livre, qui se présente d'emblée non comme une biographie mais plutôt comme une invitation à la « promenade dans la forêt de ses romans », retrace l'histoire d'une femme supérieurement intelligente, assez brave pour affronter l'ostracisme social dans la société victorienne que lui vaut sa liberté de moeurs et d'esprit. La comparaison Eliot-Sand éclaire leur féminisme, aide à comprendre la parenté des chemins qu'elles ont empruntés. Mona Ozouf soulève de grandes interrogations qui portent des noms, ont des visages. Qu'ont de commun le roman et l'histoire ?
Comment s'orienter dans un monde déserté par l'intervention divine ?
Comment arbitrer entre ce dont nous avons hérité et ce que nous voulons choisir ? En tant que femmes, peut-on à la fois revendiquer l'égalité et chérir la dissemblance ?
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Tout écrivain, tout grand homme a entretenu des relations épistolaires avec sa famille. Mais Saint-Exupéry était lié à la sienne par une affection et une tendresse de chaque instant.
La maison et le parc de l'enfance, des êtres chers trop tôt disparus, une mère hors du commun, ouverte à toutes les formes de l'art et de l'esprit, ayant surmonté tout au long de sa vie tant de chagrin et de difficultés, tout a contribué à rapprocher Antoine de Saint-Exupéry de celle à qui il écrivait en 1930 : «Dites-vous bien que de toutes les tendresses la vôtre est la plus précieuse et que l'on revient dans vos bras aux minutes lourdes. Et que l'on a besoin de vous, comme un petit enfant, souvent. Et que vous êtes un grand réservoir de paix et que votre image rassure...»
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La dernière fois que j'ai rencontré Dieu
Franz-Olivier Giesbert
- Folio
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- 27 Février 2020
- 9782072874055
« Autant vous prévenir tout de suite : ceci n'est pas un ouvrage de théologie. Si c'est ce que vous attendez, débarrassez-vous-en sans tarder. J'ai un grand respect pour elle mais, à haute dose, il me semble qu'elle peut tuer la foi. Or, mon sujet, c'est précisément la foi. La foi du charbonnier, celle qui vous donne un sourire stupide du lever au coucher, celle qui vous porte vers les autres, les fleurs, les enfants, les bêtes, celle qui ne s'apprend pas dans les livres. L'existence de Dieu ne se prouve pas, elle ne se prouvera jamais. Elle se sent. Dieu est une chose trop importante pour être confiée aux religions. J'ai écrit ces pages pour vous raconter le roman vrai de mon Dieu tout en partageant avec vous les moments où je l'ai rencontré. J'ai aussi écrit ces pages pour vous convaincre des bienfaits de la réconciliation entre le cosmos et soi, qu'on appelle le panthéisme. Il est temps d'en mettre dans toutes les religions. Il les apaisera, les embellira. » Après Dieu, ma mère et moi, l'écrivain et journaliste poursuit son autoportrait spirituel et livre ses réflexions sur la foi, son rapport personnel à Dieu et les moments qui ont marqué son évolution vers un panthéisme bien compris.
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L'art contemporain est l'objet d'une querelle : face à ce qui apparaît comme une «balkanisation» du champ artistique où il n'est jusqu'à la notion d'oeuvre d'art qui ne se dissolve, les uns chantent la liberté retrouvée, les autres dénoncent le règne du n'importe quoi. L'ouvrage de Denys Riout se propose d'aider ses lecteurs non pas à juger a priori, mais à comprendre comment on en est arrivé là. Il retrace, sur le mode thématique et chronologique, ce que fut le XX? siècle artistique, insistant notamment sur les grands mouvements - avant-gardes, manifestes, écoles - qui ont jeté, sous le nom d'art moderne, les soubassements de la situation actuelle de l'art. Par-là, il éclaire les grandes spécificités de l'art contemporain : comment s'est imposée la notion d'«arts plastiques» et l'oeuvre d'art a cessé d'être peinture ou sculpture pour se faire uniquement vidéo, photographie, performance ou exhibition du corps de l'artiste ; pourquoi les critères d'évaluation sont bouleversés, le rôle du commentaire critique devient constitutif de l'oeuvre, et l'artiste ne s'autorise plus que de lui-même pour décider ce qui est art et ce qui ne l'est pas. Si chacun demeure libre de porter un jugement, il dispose désormais avec cet ouvrage des éléments nécessaires pour le faire.
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Les plus belles citations de Jean d'Ormesson
Jean d' Ormesson, Eric Giriat
- Folio
- Folio Entre Guillemets
- 7 Mars 2019
- 9782072719745
«Jean d'Ormesson est un écrivain que l'on aime et il serait aventureux de réduire son public à une classe ou à une sociologie. Comme les grands auteurs, comme Le Figaro ou l'Académie, il fait partie d'un certain patrimoine français, celui de la tradition, de l'exigence, d'une élégance, pas seulement extérieure mais érigée au rang d'une esthétique ; il attire bien au-delà d'une communauté habituée à la belle langue, aux histoires heureuses, au respect d'une éthique qui interdit le déferlement des abysses de la psyché et des noirceurs de l'âme, il retient l'attention de bien des lecteurs, de bien des auditeurs pressés parce qu'il nous raconte toujours une histoire, il tient chronique à la manière des mémorialistes les plus avisés, et cette histoire, même si elle est filtrée par le prisme des lieux qui jalonnent son existence, c'est toujours aussi un peu la nôtre.» Philippe Le Guillou.
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Monuments men ; Rose Valland et le commando d'experts à la recherche des plus grands trésors nazis
Robert m. Edsel, Bret Witter
- Folio
- Folio
- 27 Février 2014
- 9782070453818
On les appelait les «Monuments men» ; ils venaient de treize pays différents et dans la vie civile ils étaient architectes, conservateurs, historiens de l'art...
Leur mission : accompagner les armées de la libération pour protéger le patrimoine architectural européen et récupérer les milliers d'oeuvres d'art saisies par les Nazis.
Robert Edsel a suivi particulièrement les aventures de neuf hommes et une femme de ce commando d'experts. Des plages du D-Day au Nid d'aigle de Berchtesgaden, des mines de Merkers à celles de Altaussee, il nous fait participer à la plus extraordinaire et dangereuse chasse au trésor du XXe siècle.
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«Installé ici dans cette sombre cellule, vêtu d'habits de forçat, ruiné, perdu de réputation, je m'adresse des reproches. Au cours de ces nuits inquiètes hachées par l'angoisse, au cours de ces interminables journées de souffrance, c'est à moi que j'adresse des reproches. Je me reproche d'avoir permis à une amitié dépourvue de toute dimension intellectuelle, à une amitié dont le but principal n'était pas la création et la contemplation de choses belles, de totalement dominer ma vie. Dès l'origine, un fossé bien trop large nous séparait. [...] Tu ne te rendais pas compte qu'un artiste, et particulièrement un artiste comme moi, c'est-à-dire un être dont la qualité de travail repose sur l'approfondissement de sa personnalité, a besoin pour que son art se développe d'une communauté d'idées, et d'une atmosphère intellectuelle faite de calme, de paix et de solitude.» Oscar Wilde.